5 mai : Journée mondiale du patrimoine africain

L’Afrique célèbre ce 5 mai la Journée mondiale du patrimoine africain, instaurée par l’UNESCO lors de sa 38e session en 2015. Observée dans tous les États membres, cette journée vise à sensibiliser les populations à la richesse, mais aussi à la vulnérabilité, du patrimoine culturel et naturel du continent.

Elle constitue une occasion pour les peuples du monde entier de célébrer le patrimoine unique de l’Afrique : ses sites historiques, ses traditions vivantes, ses savoir-faire ancestraux et ses paysages exceptionnels. Au Burkina Faso comme ailleurs, c’est aussi un appel à préserver ces trésors pour les générations futures.

Un patrimoine mondial encore sous-représenté

À ce jour, la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO comprend 1 223 biens répartis dans 168 États parties : 952 biens culturels, 231 biens naturels et 40 biens mixtes.

L’Afrique, bien qu’elle soit le berceau de l’humanité et riche d’une diversité culturelle exceptionnelle, reste encore peu représentée : elle ne regroupe qu’environ 12 % des sites inscrits, dont près de 40 % sont aujourd’hui menacés. Cela renforce l’importance d’une journée comme celle du 5 mai pour éveiller les consciences et mobiliser les efforts autour de la sauvegarde du patrimoine africain.

Le Burkina Faso compte aujourd’hui quatre sites (naturels et culturels) inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO :

  • Les ruines de Loropéni (inscrites en 2009) : ce bien de 11 130 m², le premier à être inscrit dans le pays, avec ses imposants murs de pierre, est le mieux préservé des dix forteresses de la région de Lobi et fait partie d'un ensemble plus vaste de 100 enceintes de pierre témoignant de la puissance du commerce transsaharien de l'or. Situées près des frontières de la Côte d'Ivoire, du Ghana et du Togo, ses ruines ont récemment été révélées vieilles d'au moins mille ans. Le site était occupé par les peuples Lohron ou Koulango, qui contrôlaient l'extraction et la transformation de l'or dans la région à son apogée, du XIVe au XVIIe siècle.

  • Complexe W-Arly-Pendjari (inscrite en 2017) : Cette extension transnationale (Bénin, Burkina Faso) du Parc national du W du Niger, couvre une vaste étendue de savane soudano-sahélienne intacte, avec des types de végétation comprenant des prairies, des zones arbustives, une savane arborée et de vastes forêts galeries. Elle comprend le plus vaste et le plus important continuum d'écosystèmes terrestres, semi-aquatiques et aquatiques de la ceinture de savane ouest-africaine. Le bien est un refuge pour des espèces sauvages disparues ailleurs en Afrique de l'Ouest ou gravement menacées. Il abrite la plus grande population d'éléphants d'Afrique de l'Ouest et la plupart des grands mammifères typiques de la région.
  • Le paysage culturel de la métallurgie ancienne du fer (inscrit en 2019) : Ce bien est composé de cinq éléments situés dans différentes provinces du pays. Il comprend une quinzaine de fours à tirage naturel encore en activité, plusieurs autres structures de fours, des mines et des traces d'habitations. Douroula, dont les origines remontent au VIIIe siècle avant notre ère, constitue le plus ancien témoignage du développement de la production de fer au Burkina Faso.


  • La cour royale de Tiébélé (inscrit en 2024) : établie depuis le XVIe siècle, elle témoigne de l'organisation sociale et des valeurs culturelles du peuple Kasena. Entourée d'un mur d'enceinte protecteur, la Cour royale se compose d'un ensemble de bâtiments disposés en concessions distinctes, séparées par des murs et des passages menant à des lieux de cérémonie et de rassemblement situés à l'extérieur de l'enceinte. Construites par les hommes de la Cour royale, les huttes sont ensuite ornées de décorations à signification symbolique par les femmes, seules gardiennes de ce savoir et garantes de la pérennité de cette tradition.

Ces sites racontent une partie de l’histoire du Burkina Faso, de son génie technique ancien, de ses croyances et de son lien profond avec le territoire.

Préserver notre patrimoine, ce n’est pas seulement entretenir des vestiges : c’est faire vivre une mémoire collective, transmettre des valeurs, affirmer une identité. C’est aussi créer des opportunités pour le développement du tourisme, de l’éducation et de la culture locale.

La Journée mondiale du patrimoine africain est un appel à l’action. Elle nous invite toutes et tous à mieux connaître notre héritage, à le valoriser et à le transmettre. Car en protégeant notre patrimoine, nous construisons une Afrique plus forte, plus fière, et tournée vers l’avenir.

Lire aussi: https://whc.unesco.org/en/list/


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