Tradition : Le mariage en pays Moaga
Avec la mondialisation, les procédures de mariage ont connu des changements. La dot ainsi que la célébration du mariage lui-même diffèrent d’une ethnie à une autre et pareille pour les générations. Autrefois, la célébration du mariage chez les mossis, plus précisément ceux du centre avait une forme, autre que celle de nos jours. Nous vous plongeons dans la découverte de la célébration du mariage traditionnel chez les Silmissin.
Le mariage est un acte solennel par lequel un homme et une femme,
et pour certaines légalisations, deux personnes du même sexe, décident
d’établir une union dont les conditions, les effets et la dissolution sont
régis par le code civil ou par les lois religieuses.
Autrefois, le
mariage n’était pas une question délibérée. La jeune fille n’avait aucun mot
sur le choix de son époux car ce dernier était choisi par la famille et dans d’autres
cas avant leur naissance.
A cette époque, les
jeunes filles étaient promises en mariage sur la base de l’amitié dans le but
de la pérenniser. Le mariage pouvait également être une récompense d’un acte
loyal dont : ʺsi ma femme donne
naissance à une fille elle te sera destinée ʺ ou « si je te donne de l’argent ou de l’or, il
finira ; Mais si je te donne une femme, elle te fera des enfants, ainsi
elle agrandira ta famille ».
Une fois née, la
jeune fille appartient à la famille à laquelle elle avait été promise. Elle
relève donc de leur responsabilité et sa belle-famille se doit désormais de
s’occuper d’elle. Les deux familles deviennent qu’une seule par les liens du
futur mariage et lors des évènements qu’ils soient heureux ou malheureux dans
la famille de la fille, la belle famille était obligée d’apporter son soutien.
La célébration du mariage
Une fois que la
fille atteint la majorité, 18 ans ou 20 ans pour celles ayant une faible corpulence,
le mariage était concrétisé et il y avait deux (02) manières de récupérer la
mariée.
Au cas où le jeune
homme connaissait déjà sa promise, il se devait de planifier avec ses amis le
kidnapping de la jeune fille sur la route du marché et un jour de marché. Trois
jours plus tard, une délégation de la famille du jeune homme se rendait chez la
fille avec la dot.
La procédure était tout autre lorsque le futur marié ne connaissait pas sa bien-aimée. Le jeune homme se faisait accompagner par sa famille afin d’apporter la dot. Elle était composée d’une boule de tabac frais, une gourde de dolo, un coquelet, du cola et une somme d’argent symbolique en fonction de leur moyen.
Des noix de cola
Fait
généralement dans la nuit, le coq était égorgé en sacrifice aux ancêtres dans
une maison sacrée, le tabac et l’argent sont placés sur un sol blanc destiné
aux sacrifices. Suite à ce rituel, les mariés étaient alors unis aux yeux des
vivants et des ancêtres pour toute leur vie et la date de la célébration du
mariage est retenue.
Après les rituels, un coup de fusil et trois
(03) cris sont émis par la famille de l’époux afin d’alerter tout le village et
les villages environnants qu’un mariage a été célébré. Après ces cris de joie,
le dolo est distribué aux invités. Il revient à présent à la famille du jeune
marié de décider du jour auquel leur femme devrait rentrer chez elle. Celle-ci
sen va en pleura car elle ira loin de sa famille. Elle est désormais une femme
mariée, femme d’un seul homme. Ce type de mariage permettait aux jeunes d’avoir
des conjoints depuis le bas âge et de pérenniser des liens.
Vue l’importance
de cet acte solennel, il était inimaginable qu’un des partenaires pense trahir
l’autre par peur que les malédictions des aïeuls ne s’abattent sur eux.
Olivia
Compaoré
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