Rencontre avec Sanou Drissa : Une Ode à l'Intégrité

 Du 22 au 26 janvier 2024, Bobo Dioulasso a accueilli le Festival d'Arts Plastiques et Matériaux de Récupération. En marge de cet événement, nous avons eu le privilège de rencontrer Drissa Sanou, un artiste plasticien burkinabé, qui nous a ouvert les portes de son univers artistique.

                      Le peintre Drissa Sanou

À trente ans, Drissa Sanou est un artiste peintre résidant à Bobo Dioulasso, dont la passion pour les arts remonte à sa plus tendre enfance. Déjà, dès ses premières années d'école, il s'adonnait à la reproduction des dessins présents sur ses fournitures scolaires et réalisait des schémas et dessins sur demande des enseignants. Fort de son potentiel artistique, il décide d'approfondir ses connaissances en calligraphie et en batik en suivant diverses formations auprès d'artistes burkinabés et étrangers.

Lors de ces résidences artistiques à Gnanamaya, Drissa Sanou a créé une œuvre qui véhicule un message profond. Sur une toile de 130/130 cm, adoptant un style abstrait, l'artiste a peint l'intégrité, «une valeur fondamentale propre au Burkina Faso». Son inspiration découle de son observation « de la perte progressive de cette valeur au sein de la société burkinabé.»

Son tableau dépeint un paysage urbain avec plusieurs personnages, dont l'un se distingue par la présence d'une balance à la place des yeux. Les couleurs dominantes, le blanc, le bleu, le noir et le jaune, ajoutent une profondeur symbolique à l'œuvre. En somme, le message de Drissa Sanou est un appel à la réappropriation de l'intégrité, essentielle pour la construction d'une société harmonieuse et pacifique.

Son œuvre revêt une pertinence toute contemporaine. L'usage du blanc et du noir, tant dans le fond que chez certains personnages, symbolise la dégradation de l'intégrité. De même, on peut observer un personnage tentant d'inciter son semblable à rejoindre un groupe en franchissant une barrière. Ce tableau souligne ainsi l'importance de l'intégrité dans les relations interpersonnelles et insiste sur la nécessité de la préserver.

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